Mikhaïl LERMONTOV (1814-1841) 

Les Poèmes de LERMONTOV Mikhaïl (1814-1841) Ed. Ilya Glazunov et Co., Saint-Pétersbourg, 1840. 168 pp., in-12, reliure postérieure en demi-cuir de l'époque, A.B.E. (légères traces de frottements aux coins de la reliure, rares taches et légères salissures sur les pages, taches d'encre sur p.111,112,113, légère restauration de la page de titre, inscription du propriétaire au crayon p.46). Dans l'ensemble, l'ouvrage est soigneusement conservé, un bel exemplaire.
Le premier recueil des poèmes de la vie du poète reste l'un des livres les plus rares de la poésie russe du XIXe siècle, un véritable rêve pour chaque bibliophile.
28 œuvres rassemblées dans un carnet, d'après les souvenirs des contemporains, par Mikhaïl Lermontov lui-même. Le livre fut publié par l’ami de M.Lermontov, I.N. Kuvshinnikov avec l'aide de N.M. Karamzin, en 1840, dans l'imprimerie d'Ilya Glazunov.
Malgré les corrections de la censure, l'édition de 1840 est traditionnellement considérée par les spécialistes de la poésie de Lermontov comme une source primaire, puisque les manuscrits d'un certain nombre de poèmes inclus dans le recueil n'ont pas survécu.
Provenance : collection particulière.

Mikhail LERMONTOV (1814-1841) fut  le principal poète romantique russe connu pour ses poèmes et notamment son roman "un héros de notre temps" publié en 1840. Il exercera une influence considérable auprès des jeunes futurs auteurs russes.
Fils d’un père militaire et d’une mère qui décède quand il avait trois ans. Lermontov fut élevé dans la province Penzenskaya par sa grand-mère dans le respect de l’abondance naturelle de la Russie, de ses chants et de ses contes populaires, ses coutumes et cérémonies, le dur travail des serfs, ainsi que les récits et légendes de soulèvements paysans , tout cela a eu comme conséquence la construction d'un jeune homme fragile et  régulièrement malade faisant des allers-retours dans des établissements thermales du Caucase. 
L’année 1827 marque son installation à Moscou où il fréquente la jeune noblesse, étudie la poésie et la peinture.
C’est en 1829 que son premier vers , Vesna sera publié, qu’il entre à l’Université de Moscou. Prenant connaissance et conscience de la situation paysanne, ses écrits tels que « Stranny chelovek » (1831) relate la haine du tsar et l’esclavagisme des paysans russes.
Il se rend à saint-Pétersbourg en 1832 et entre à l’école des cadets où il sera diplômé en 1834 comme « sous-enseigne » ou « cornet ». Affecté au régiment des hussards des sauveteurs basé à Tsarskoïe Selo. Sa pièce « Mascarade » fut l’occasion pour lui d’écrire une critique de la vie aristocratique de cette ville.
La mort de Pouchkine en 1837 à l’occasion d’un duel le bouleversa tant qu’il écrivit un texte en son honneur tout en condamnant l’aristocratie qu’il tenait en partie pour responsable, il fut aussitôt arrêté et exilé dans le Caucase.
c'est à cette occasion qu'il développa des liens avec l’intelligentsia géorgienne, embrassa la nature et la poésie de la région comme on peut le lire dans son roman Geroy nashego vremeni.
Sa grand-mère et le poète Joukowsky ont oeuvré pour son retour à Saint-Pétersbourg qui fut permis en 1838. A partir de ce moment, l’on pouvait voir paraître dans les journaux ses poèmes romantiques tels qu'en 1837 ; « Une chanson sur le tsar Ivan Vasilyevich, son jeune garde du corps et le vaillant marchand Kalachnikov »), ou bien « Demon », les poèmes satiriques réalistes Tambovskaya kaznacheysha (1838 ; « La femme du maître-payeur de Tambov ») et Sashka (écrit en 1839, publié en 1862).
Sa cote de popularité lui valut le titre d’ « héritier naturel de Pouchkine » et fut consacré par tout le courant littéraire à la mode. 
En 1840, il fut à nouveau arrêté et exilé dans le Caucase, suite à un duel avec le fils de l’ambassadeur de France, et fut affecté dans un régiment de combat qui lui inspirera « Valerik » et lui permit de faire valoir son grand courage.
En permission à Saint-Pétersbourg pendant plusieurs semaines il rédigea des poèmes d’une très grande maturité (« Patrie », « et j’étais amoureux »), puis regagne son régiment. Son long voyage lui inspira plusieurs chefs-d’oeuvre : « La falaise », « Argument », « Réunion », « Une feuille »…
Dans un contexte querelleur, c’est à l’âge de 26 ans que Lermontov perdit la vie lors d’un …duel, comme son illustre prédécesseur.
Sa poésie lyrique de jeunesse est remplie d'un désir passionné de liberté et contient des appels au combat, des réflexions angoissantes sur la manière d'appliquer ses forces à l'œuvre de sa vie et des rêves d'actes héroïques. Il était profondément troublé par les événements politiques et les révoltes paysannes de 1830 lqui ui avaient suggéré une époque « où la couronne des tsars tomberait ».
Son enthousiasme pour l’avenir répondait aux besoins spirituels de la société russe. l'héritage de Lermontov a trouvé des interprétations variées dans les œuvres d'artistes, de compositeurs et de personnalités du théâtre et du cinéma russes. Ses compositions dramatiques ont joué un rôle considérable dans le développement de l'art théâtral et sa vie a servi de matériau à de nombreux romans, poèmes, pièces de théâtre et films.